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« Nous n’utilisons pas tous les outils qui sont à notre disposition, et cela n’est pas logique. »

Lilly Canada  | le 30 mars 2021

Tags |  Politique

John Tavel, avocat à la retraite, vit à Ottawa. Même s’il a suivi toutes les directives pour éviter d’être infecté par le virus, il a contracté la COVID-19. John a commencé par ressentir de la fatigue, ce qui est inhabituel chez lui, puis il a présenté une faible fièvre et un terrible mal de tête. Il est âgé de 80 ans, et même s’il est en bonne santé et actif, son âge l’expose donc à un risque plus élevé de maladie grave en conséquence de la COVID-19.

Ses symptômes se sont aggravés, alors il a mis un masque et est allé voir son médecin. À ce moment-là, sa femme, Sunny, et ses enfants ont demandé au médecin si John pouvait recevoir un traitement à base d’anticorps monoclonaux, comme ce qui avait été administré au président des États-Unis. Le médecin de John a consulté des spécialistes des maladies infectieuses à Ottawa et à Toronto, qui ont tous deux répondu que les anticorps monoclonaux pour traiter la COVID-19 n’étaient pas autorisés au Canada pour le moment, ce qui n’était pas exact. En effet, un traitement par anticorps avait été autorisé au pays plus d’un mois auparavant, et le Canada avait déjà reçu ses premiers envois au moment du diagnostic de John Tavel.

La fille de John, Robyn, est d’avis que « la médecine consiste à s’appuyer sur la science et les données, et il semble y avoir un véritable mur entre les deux pays en ce qui concerne la façon dont les médecins se transmettent les résultats de la recherche et l’information. Comme je vis aux États-Unis, j’ai pu constater l’utilisation fructueuse des traitements par anticorps, qui évitent aux patients d’être hospitalisés et réduisent le délai de rétablissement. Or, dans le système de santé canadien, on ne semblait pas connaître l’existence de ces traitements. »

Aux États-Unis, des centaines de milliers de personnes ont été traitées par des anticorps monoclonaux. Ici, au Canada, les organismes de santé font preuve d’une grande prudence. Interrogés sur le sujet, certains experts de la santé justifient leur décision de ne pas utiliser les anticorps en disant : « Nous avons envisagé d’utiliser ce traitement [après avoir repéré] les personnes qui sont candidates à ces traitements, mais les essais n’étaient pas entièrement concluants. »

John a obtenu son congé de l’hôpital et on lui a conseillé de prendre de l’acétaminophène pour atténuer sa fièvre, mais ses symptômes se sont aggravés. Lorsque sa fièvre a dépassé les 39,5 °C, Sunny a composé le 911. John a été transporté à l’hôpital par ambulance, où il a reçu des antibiotiques oraux contre la pneumonie et des liquides par intraveineuse pour éviter la déshydratation, puis il a été renvoyé chez lui.

John dit : « J’ai tellement pris ma température que la pile du thermomètre s’est complètement vidée. C’était une fièvre tenace, mais j’ai pu assister à la bar-mitsva virtuelle de ma petite-fille avant de retourner une deuxième fois à l’hôpital. » Lors de sa deuxième visite, John a été hospitalisé, traité par la dexaméthasone et gardé en observation jusqu’au lendemain.

Selon le D<sup>r</sup> David Kessler, qui dirige le programme visant à accélérer le développement de vaccins et d’autres traitements contre la COVID-19 aux États-Unis, 70 % des personnes qui présentent un risque élevé de progression de la maladie et à qui l’on administre des traitements par anticorps évitent l’hospitalisation.

Robyn demande : « Pourquoi le système de santé n’utilise-t-il pas ces traitements s’ils sont disponibles ici, au Canada? Si c’est une question de coût, mon père a dû être hospitalisé à deux reprises pour recevoir des soins de soutien ainsi que des traitements inefficaces. De toute évidence, cela coûte plus cher, et nous avons l’impression que nous n’utilisons pas tous les outils qui sont à notre disposition. »

Elle dit : « Ce n’est pas logique. »